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Entreprises et économie circulaire : quelles pratiques adoptées ?

Seules 12 % des ressources matérielles consommées dans le monde proviennent actuellement de cycles de réutilisation ou de recyclage. Pourtant, certains groupes industriels parviennent à transformer leurs modèles sans sacrifier leur rentabilité.

Désormais, des multinationales se saisissent de la réparation et de la réutilisation de composants pour limiter leurs achats de matières premières. Dans leur sillage, des PME françaises et européennes tentent d’autres voies : elles mutualisent leurs équipements ou proposent la location longue durée, intégrée à leurs offres. Ce courant s’intensifie, sous l’impulsion conjointe de nouvelles règles et d’attentes sociétales de plus en plus affirmées.

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Économie circulaire : comprendre le concept et ses enjeux pour les entreprises

L’économie circulaire rebat les cartes de la production comme de la consommation. Oubliez la logique « extraire, fabriquer, jeter » : ici, chaque ressource compte et mérite une seconde vie. Loin de se limiter au recyclage, cette approche englobe aussi l’éco-conception, le prolongement de l’usage, la réparation, la réutilisation et la transformation des déchets en matière première utilisable.

En France, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a accéléré cette révolution silencieuse. D’après les institutions de référence, réduire les gaspillages devient une priorité stratégique. Cela implique de revoir la gestion des flux, de maîtriser les postes de production et de traitement des déchets, mais aussi d’offrir une réponse claire à l’appétence croissante pour le développement durable.

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Les piliers de l’économie circulaire selon l’ADEME :

Ces axes structurants forment l’ossature de la pensée circulaire telle que dégagée par l’ADEME :

  • Éco-conception : penser aux impacts environnementaux dès la création d’un bien ou service
  • Allongement de la durée d’usage : privilégier réparation, réutilisation et location pour combattre l’obsolescence
  • Recyclage : transformer les déchets en ressources nouvelles
  • Consommation responsable : accompagner les clients vers des choix sobres et endurants

Adopter l’économie circulaire, c’est donc accepter de réinventer la chaîne de valeur, repenser le cycle de vie des produits, optimiser la gestion des matériaux. Ceux qui s’emparent de cette dynamique construisent une meilleure résistance aux pénuries de ressources et inscrivent leur activité dans la durée, tout en allégeant leur empreinte environnementale.

Quels bénéfices concrets pour les organisations qui s’engagent ?

Sauter le pas de l’économie circulaire, ce n’est plus une posture : c’est une stratégie qui porte ses fruits, y compris sur la rentabilité. Moins de déchets produits, c’est des économies sur la gestion, donc de meilleures marges. Faire le choix de l’éco-conception ou d’une consommation responsable ouvre une porte sur l’innovation, la valeur ajoutée et la fidélisation de clients sensibilisés à ces questions.

Le baromètre Urbyn 2022 indique qu’une immense majorité des grands groupes français ont intégré des pratiques durables à leur stratégie. Embaucher local, moderniser la gestion des déchets : ces démarches dynamisent l’économie réelle, créent de nouveaux métiers locaux et renforcent l’ancrage territorial. S’engager dans la RSE économie circulaire, c’est aussi ouvrir un dialogue avec les parties prenantes et redorer son image tout en accélérant la mutation environnementale.

À la clé s’ajoute une transition énergétique qui vient soutenir la compétitivité. Miser sur l’économie circulaire, c’est se préparer face à la réglementation qui avance, sécuriser l’accès aux matières, se montrer solide face aux imprévus. Sur le terrain, cela devient rapidement un levier durable.

Exemples inspirants : comment des entreprises ont transformé leur modèle

Changer de prisme n’a rien d’une utopie : il suffit d’observer ces sociétés qui ont cassé les codes du modèle linéaire. Patagonia, par exemple, a dès 2013 proposé à ses clients de faire réparer ou d’échanger leurs vêtements avec son programme Worn Wear. La marque a réduit ses déchets, consolidé la fidélité de ses adeptes et optimisé sa gestion des ressources.

Côté ameublement, Ikea ne se contente plus de vendre : l’enseigne reprend désormais les anciens meubles et utilise de plus en plus de matériaux durables pour ses nouvelles gammes. Chez Interface, la moquette n’est plus jetée, mais récupérée et remise en service, diminuant massivement l’emploi de ressources vierges.

Dans l’agroalimentaire, Unilever décroche de nouveaux standards en misant sur les emballages recyclables et sur l’optimisation du cycle de vie de ses produits. Autre secteur, autre avancée : Levi’s expérimente des solutions pour faire durer ses jeans, à contre-courant du jetable, et protège ainsi davantage les ressources naturelles.

Ces stratégies se déclinent souvent en actions concrètes, parmi lesquelles :

  • Prolonger la durée d’usage grâce à la réparation ou au réemploi
  • Mise en œuvre de matériaux recyclés ou renouvelables
  • Optimisation de la gestion des déchets à toutes les étapes d’utilisation

Engagées, ces entreprises ne se contentent pas de cocher des cases réglementaires : elles font de la circularité la matrice de leur performance et inspirent à leur suite.

économie circulaire

Envie de passer à l’action ? Conseils pratiques pour amorcer la transition

La transition vers l’économie circulaire s’impose chez les acteurs économiques qui veulent rester dans la course. Les changements réglementaires, la pression des citoyens et la raréfaction des ressources naturelles imposent d’initier la démarche. Première étape : établir un diagnostic solide. Cela signifie identifier et cartographier les flux, localiser les principaux gisements de déchets, examiner le cycle de vie des produits.

L’implication des parties prenantes s’avère souvent déterminante. Fédérer les équipes, consulter les fournisseurs, ouvrir le dialogue avec la clientèle : chacun trouve sa place dans l’organisation du changement. S’informer et se former, que ce soit via des organismes spécialisés ou en interne, ouvre de nouvelles perspectives pour bâtir des boucles efficaces de réemploi ou de réparation avec parfois l’appui des collectivités.

Voici quelques leviers pour inscrire durablement la transition dans le quotidien de l’entreprise :

  • Élaborer un plan d’action réaliste, partagé et mesurable
  • Intégrer l’écoconception dès le développement produit
  • Suivre les avancées via des indicateurs concrets : taux de valorisation, durée de vie, volumes de gaspillage évités

Il ne faut pas hésiter à nommer des référents dans chaque équipe pour relayer la culture de la gestion des déchets et du développement durable. Cette transition se construit au quotidien, dans tous les métiers, avec des évolutions adaptées. Reste à décider, sans attendre le prochain signal d’alarme : désormais, ce sont ceux qui voient loin qui bâtissent l’économie de demain.

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